Histoire
Depuis plus de 30 ans, l’ARBJ est au cœur du développement et de la concertation de notre région. Les régions du Québec ont traversé de nombreux enjeux sociopolitiques depuis la seconde moitié du 20e siècle, avec des structures administratives longtemps peu reconnues par les ministères et instances gouvernementales. Ce n’est qu’en décembre 1992, avec la Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les affaires régionales, que les régions administratives sont officiellement reconnues.
Jusqu’alors, les régions fonctionnaient comme des espaces d’interactions sociales désorganisées, où de multiples acteurs évoluaient sans coordination. Dans les années 60, les communautés des régions périphériques, comme l’Abitibi-Témiscamingue et le Saguenay-Lac-Saint-Jean, ont pris conscience de leur éloignement face aux décisions prises dans les grands centres. Les citoyens ressentaient un besoin croissant d’influencer les décisions qui les touchaient directement.
Les années 70 et 80 ont marqué un tournant. Des événements internationaux, comme la hausse du prix du pétrole et l’adoption de politiques de libre-échange, ont démantelé l’État-providence et accéléré la désindustrialisation du Canada. Cela a conduit à une augmentation du chômage et de l’assistance sociale. Face à la réduction des revenus de l’État et à l’augmentation des dépenses sociales, les collectivités ont dû envisager une gestion plus autonome de leur économie à l’échelle locale et régionale, soulignant la nécessité de se concerter pour avancer ensemble.
1966. Conseil économique régional du Nord-Ouest du Québec (CERNOQ). Parmi les multiples mesures gouvernementales destinées à reconnaître et soutenir les régions, notons en 1966 la création de 10 régions administratives et de 25 sous-régions en vue de réaliser un déploiement de services sur l’ensemble du territoire québécois. À cette époque, le Conseil économique du nord-ouest du Québec (CERNOQ) existait depuis plus d’un an et son territoire d’intervention couvrait la région actuelle de l’Abitibi-Témiscamingue ainsi que son prolongement vers le nord, soit la portion ouest de la Baie-James jusqu’au 51e parallèle. La création du CERNOQ a établi les premiers jalons de la concertation régionale. Il s’agissait, dès lors, d’un moment important dans l’unité et la cohésion des idées à l’échelle régionale. Toujours en 1966, le gouvernement du Québec accorde un financement aux conseils économiques régionaux (CER) de sept régions et soutient la création de ces organismes dans trois autres régions.
1968. Conseils régionaux de développement (CRD). En 1968, le Québec adopte la Loi sur l’Office de planification du Québec (L.R.Q., c. 0-3), laquelle crée, en 1969, l’Office de planification et de développement du Québec (OPDQ) dont la mission consiste à coordonner les initiatives du gouvernement dans les régions. L’organisme se voyait également décerner certaines responsabilités en matière de développement régional. Au même moment, le gouvernement abolissait le Conseil d’orientation économique du Québec. L’année suivante, les conseils économiques régionaux sont remplacés par les conseils régionaux de développement (CRD).
1992. La réforme Picotte. En 1992, le gouvernement du Québec adopte sa politique de développement régional, mieux connue sous le nom de « réforme Picotte ». L’adoption de cette politique conduit à la mise en place d’un CRD dans chacune des 16 régions administratives établies selon le découpage territorial de 1987.
1993. Conseil régional de la Radissonie (CRR). À la Baie-James, la Conférence des Municipalités nordiques convoque une assemblée de fondation qui doit avoir lieu à Matagami le 16 décembre 1993. Le nouvel organisme compte 26 membres au sein de son organisation et poursuit une mission de coordonner le développement régional sur tout le territoire non autochtone correspondant à l’actuelle Baie-James.
1996. Conseil régional de développement de la Baie-James. En 1996, la dénomination du Conseil régional de la Radissonie est modifiée pour celui de Conseil régional de développement de la Baie-James (CRDBJ).
2003. Les CRÉ. À la fin de 2003, à la suite de l’adoption de la Loi sur le ministère du Développement économique et régional et de la Recherche (L.R.Q., c. M-30.01), les CRD sont remplacés par les conférences régionales des élus (CRÉ). L’article 97 de cette loi édicte que « Pour la région administrative du Nord-du-Québec, une conférence régionale des élus est instituée pour le territoire de la Municipalité de Baie-James et celui des villes de Chapais, de Chibougamau, de Lebel-sur-Quévillon et de Matagamie » Le mandat premier des CRÉ consiste à favoriser la concertation des partenaires dans leurs régions respectives et de donner, le cas échéant, des avis au ministre sur le développement de la région. L’organisme a également comme mandat d’évaluer les organismes de planification et de développement financés entièrement ou partiellement par le gouvernement et qui interviennent aux paliers local et régional.
2014. Administration régionale Baie-James (ARBJ). À compter du 1er janvier 2014, le gouvernement du Québec, par l’article 21.5 de la Loi sur le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (RLRQ c M-22.1), institue l’ARBJ. Cette dernière devient l’organisme compétent pour agir en matière de développement régional agissant pour les personnes qui résident sur le territoire de la Ville de Chapais, de la Ville de Chibougamau, de la Ville de Lebel-sur-Quévillon et de la Ville de Matagami, et pour les personnes autres que les Cris, sur le territoire du Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie–James. De plus, l’ARBJ succède à la CRÉBJ et agit aux droits, obligations et charges de la MBJ quant à certaines ententes conclues avec différents ministères, en plus de se voir octroyer la gestion de plusieurs fonds, et ce, en vertu de la Loi instituant le Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James (RLRQ c G-1.04).